Le joint qui met en pétard

Dans l'actualité de ces dernières heures, le déplacement de notre bon François à la Courneuve et le référendum invitant à enfoncer les portes ouvertes de la désunion de la gôôche, tiennent le haut du pavé. Alors qu'une information ne semble guère mobiliser nos édiles politiques et médiatiques. Somme toute de moindre importance puisqu'elle ne concerne qu'un ouvrier, trentenaire élevant seul ses enfants, à qui PSA avait l'obligeance d'offrir du travail depuis 13 ans.

Un salarié "exemplaire" aux dires de ses chefs, mais qui un matin de septembre commis l'irréparable ! En dépit du règlement de l'usine qui l'interdit, le gueux s'est permis de récupérer quelques mètres de joints thermiques destinés au rebut. Un "vol" qui, nul ne le conteste, pas même le fautif, mérite sanction. Un rappel à l'ordre ? Un blâme ? Une mise à pied disciplinaire ? Que nenni ma bonne dame. Chez PSA quand on touche au rebut, on y reste. Ce sera le licenciement pour faute grave, sans indemnités. Remarquez, faudra pas oublier de remercier la direction, il n'y a visiblement pas (encore ?) eu de dépôt de plainte avec demande des dommages et intérêts. Merci donc au sieur Tavares, chevalier blanc de l'industrie automobile qui en prenant les rênes du groupe en 2014, le premier avril, s'est vu finalement en fin d'année octroyer un salaire brut de 2.750.936 euros. Il est vrai que la rémunération du PDG, qui représente une augmentation de 211 % selon la CGT, est méritée car le chiffre d'affaire à bondi de +1%, et gageons que le résultat net de -706 millions n'aurait pas été si catastrophique si on s'était occupés plus tôt des nombreux voleurs de joints que doit compter les usines du groupe. D'ailleurs la fermeture des chaines d'Aulnay devrait être regardée différemment maintenant que l'on sait !

Alors François, toi qui aujourd'hui a été hué à la Courneuve, ville limitrophe du Bourget siège d'un mémorable discours de 2012, laisse-moi te donner un petit conseil de "camarade". Tu dois probablement en avoir marre que des syndicalistes refusent de te serrer la main pendant que d'autres pratiquent la politique de la chaise vide à la conférence sociale, que des jeunes des quartiers populaires te sifflent malgré le temps que tu prends à y venir, alors que certains ne quittent le 8ème arrondissement que pour donner des conférences rémunératrices dans des émirats. Va à PSA Valenciennes, demande à Tavares de t'y accompagner, exige de rencontrer pour lui serrer la main et le réintégrer un certain Dominique Danquois, le gars viré. Et si Carlos traine des pieds, mets toi en pétard et rappelle lui juste que l'Etat est actionnaire de PSA à hauteur de 14 %. Et s'il n'est pas content il peut toujours se rouler un joint, parait que ca détend.

http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/a-valenciennes-un-employe-de-psa-licencie-pour-vol_1132963.html